Les enfants ne sont pas tous pareils – inspirons la relève
Où avez-vous été inspiré à vous intéresser à l’aviation? Qu’est-ce qui a allumé votre passion pour l’aviation? Nous avons tous une histoire de ce qui nous a ouvert les yeux à nous impliquer en aviation, comme pilote, ou autre. Une chose est certaine: une exposition autant soit telle petite aide.
Je suis certaine que je n’étonne personne en écrivant que les enfants ne sont pas tous pareils. Au fils des années, d’autres pilotes, ou mes étudiants, me demandent si mes enfants sont pilotes aussi ou s’ils ont un intérêt à apprendre à piloter. Mon fils a 19 ans, et ma fille 15 ans. J’ai enseignée à plusieurs de cet âge. La réponse: non, ils n’ont aucun intérêt à piloter. Du moins, pas encore, et je n’ai peu d’espoir que ça ne change.
Si ma mémoire est fidèle, ils avaient 3 et 7 ans quand je les ai apporté en Cessna 172 pour leur première expérience de vol. Un vol très court, un circuit, avec une tempête de neige qui s’est pointé le nez et a écourté nos plans. Ça a bien fait au final. Il vaut mieux garder le vol court.
J’étais une toute nouvelle pilote PPL. Je venais de passer mon test en vol, et j’étais excitée d’enfin pouvoir partager avec ma famille cette passion que j’avais découverte. En plus, j’étais un peu (beaucoup) une maman poule sur les bords. Je les avais bien installé sur la banquette arrière avec casques d’écoute, couvertures et sac plastique au-cas-où. Une GoPro a capturé ces moments précieux. Le résultat fut très drôle à regarder. (La photo d’entête en est un extrait.)
J’étais travailleur autonome en informatique avant de découvrir ma passion pour l’aviation. Mes enfants ne se rappellent pas de mon autre vie. Tout ce qu’ils se rappellent c’est leur maman qui aime les avions et piloter. Quand ils étaient à l’école primaire, j’avais mon avion – un Cessna 150 affectueusement appelé Roméo – et ils voyaient ça comme tout à fait normal. Pour eux, toutes les mamans étaient pilotes et avaient un avion.
À l’opposé, je ne me rappelle que très vaguement d’avoir été à un spectacle aérien à l’aéroport de Maniwaki quand j’avais environ 7 ans et ensuite je n’ai plus de souvenir d’avoir même vu un avion avant le début de ma trentaine. Mes enfants ont baignés dans ce monde en parallèle. Ils m’ont vu étudier pendant des heures, leur raconter mes histoires, surtout voir mes yeux pétillants, venir avec moi en vol pour se balader alentour ou pour un vol-voyage. J’ai amené mon fils en avion-camping dans la brousse québécoise, ma fille au zoo ou à l’hotel pour un weekend spécial mère-fille, un vol au-dessus des nuages pour rejoindre les grand-parents, un déjeuner avec d’autres pilotes à un aéroport local. Ou simplement une soirée à l’aéroport pour nettoyer Roméo en regardant au loin les autres faire des circuits.
Je n’ai eu que peu pour ne pas dire pas d’exposition à l’aviation quand j’étais enfant. Mes deux enfants ont été beaucoup exposés, pourtant aucun intérêt à apprendre à piloter. Dans ma famille, je suis la seule à avoir développer un intérêt à piloter.
Je crois que l’exposition à diverses possibilités de carrière ou d’occupations de loisir est importante. Plus nous touchons à plusieurs intérêts et plus nous risquons de trouver notre passion, ce qui nous anime et rends la vie plus belle. Jérémie et Rosalie sont les deux aussi des passionnés, mais pas en rapport aux avions.
En janvier 2020, j’ai vendu mon cher Cessna 150 avec lequel j’ai eu plusieurs centaines d’heures de plaisir et de bons souvenirs. Avant de lui dire adieu, j’ai demandé à mon fils de 15-16 ans à ce moment s’il était certain de pas être intéressé à apprendre à piloter. J’ai un avion, je suis instructrice de vol, tu n’as qu’à payer l’essence et y mettre l’effort. Ça réponse fût empreinte de confiance: « C’est ta passion maman, j’aime bien aller voler avec toi, mais je ne veux pas apprendre. » C’est habituellement une histoire qui choque mes étudiants quand je leur raconte – autant les hommes que les femmes. Pourtant tous les goûts sont dans la nature comme certains disent.
Je crois avec certitude et passion que la petite aviation (general aviation) a un role crucial à jouer dans l’exposition des jeunes et moins jeunes au monde de l’aviation. Le pilotage oui, mais aussi à tous les autres métiers: mécanique, avionique, contrôleur/e aérien, ingénieur/e aérospatial, astronaute, avocat/e d’aviation, inspecteur/trice, etc.
Les RVA, pilotes d’un jour, les spectacles aériens, les visites à l’aéroport avec un ami de la famille qui est pilote, et autres. Ce sont ces petits et grands gestes qui font découvrir ce monde qui en passionne plusieurs. Ce sont ces efforts soulevés par une foule de bénévoles qui inspirent la relève de demain. Bravo à tout ceux qui s’impliquent à leur façon.
Je n’ai pour l’instant plus accès à un avion pour voler à ma guise, donc mes enfant ne se font plus solliciter pour venir voler avec maman. Ils ne m’en parlent pas non plus. Je me rappelle d’un souper, il y a plusieurs années, où il y avait une superbe météo en soirée et j’ai demandé qui voulait venir se balader en avion avec moi. Ils se sont tous regarder sans dire un mot avec le regard qui voulait dire: « Qui se sacrifie ce soir? » haha Un jour mon tour reviendra de voyager un peu partout pour le plaisir, avec ma famille ou des amis. En attendant, je suis reconnaissante de pouvoir continuer d’exercer mes privilèges d’instructrice de vol pour une sixième année consécutive, et d’initier d’autres nouveaux pilotes au bonheur du miracle du vol! Un pur plaisir.
8 réflexions sur « Les enfants ne sont pas tous pareils – inspirons la relève »
Félicitation Nathalie, encore un très beau texte…
Merci François pour ton commentaire et ta visite.
Belle analyse et réalité de l’attrait de l’aviation sur les néophytes, exposés ou non au monde de l’aviation. Je suis dans le même cas que toi Nathalie, aucun intérêt à prendre de l’altitude chez les miens ! 2 membres de ma famille ont choisi la marine ! J’ai un C 172 et chaque envolée est gratuite !
Merci Patrick.
C’est une belle histoire qui confirme ta passion pour le pilotage. J’ai suivi ta progression au fil des années et aujourd’hui je suis content de voir que tu as maintenu le cap de tes rêves. Tes enfants ne seront peut-être pas pilote mais ils apprendront, grâce à une maman extraordinaire, qu’atteindre ses rêves est possible. Bravo pour ton récit.
Merci pour ton beau commentaire Claude! J’espère leur servir d’un bon exemple.
Bel article Nathalie. J’ai eu une expérience similaire avec nos enfants. Chacun a sa propre passion!
Merci de ta visite et commentaire. Peut-être qu’un jour j’écrirai sur les pilotes dont les enfants ont suivis leurs pas, ou les ont surpassés.